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Le jardin des plantes et de la nature de Porto-Novo

Situé en plein quartier administratif entre le siège de l’Assemblée Nationale et le Centre Hospitalier Départemental de l’Ouémé, le Jardin des Plantes et de la Nature (JPN) de Porto-Novo est le plus grand espace vert de la ville. Retour sur l’histoire de ce lieu, jadis forêt sacrée, et aujourd’hui vrai espace didactique qualifié de poumon vert de la ville capitale !

À l’origine (XVIIème siècle), le jardin des plantes et de la nature était une forêt sacrée placée sous l’autorité de Mito Migan, le ministre du roi chargé des affaires judiciaires. Il s’y déroulait les règlements des litiges entre citoyens et l’exécution des sentences des condamnés à mort. La forêt abritait également les temples des divinités autochtones et les populations venaient y faire des prières et libations.

De foret sacré à jardin d’essai…

À l’arrivée des premiers missionnaires, la forêt subit sa première réduction de superficie qui hélas ne sera pas la seule. En effet les missionnaires protestants et catholiques se sont vus attribués une partie de la forêt pour la construction de leurs lieux de Culte. Puis en 1895 l’administration coloniale décida de transformer la forêt en jardin d’essai et en école d’agronomie. Avec cette nouvelle fonction le jardin servait d’acclimatation pour les plantes d’intérêt économique comme l’hévéa, le cacaoyer, le caféier etc. En 1905,  suite à un inventaire  dûment réalisé, 630 espèces ont été répertoriées sur une superficie de 6,30 hectares.  Le jardin comportait des plantes alimentaires, des plantes médicinales mais aussi des espèces menacées de disparition. A cette époque le palais des gouverneurs était  installé  à l’entrée du jardin d’essai.

L’accession  à l’indépendance du bénin sonna le glas de ce jardin

En 1960 après l’indépendance du Bénin, les besoins d’extensions des bâtiments administratifs ont entraîné une baisse considérable de la superficie du jardin et de sa biodiversité. Durant cette période le jardin a été quasiment laissé à l’abandon. Plusieurs actions  ont été entreprises pour restaurer le jardin et lui redonner toute sa superbe. La première intention en 1990 avec un financement de la coopération allemande mais à la fin du projet le jardin retombe dans l’oublie. C’est en 1999, sous l’égide de l’Ecole du Patrimoine Africain que le jardin est repris en main, cette fois ci c’était pour durer. Dans sa forme actuelle, le jardin occupe une superficie de 3,8 hectares avec 200 espèces répertoriées. Il est divisé en deux sites le jardin de conservation ou musée des plantes  et le complexe restaurant-espaces de jeux pour les enfants et centre d’animation culturelle.

Poumon vert de la ville de Porto-Novo, ce jardin est un vrai espace didactique

Doté d’une très grande biodiversité, le jardin de conservation a un intérêt à la fois ludique et didactique, il s’étend sur une superficie de 2,2 hectares. La visite de jardin se fait à travers un circuit conçu et pensé pour vous permettre d’admirer toute la richesse végétale et faunistique. Au détour des allées bien aménagées, accompagné des guides, l’on peut découvrir l’histoire magnifique des arbres centenaires comme le Iroko géant sous lequel se faisait les offrandes,  des espèces rares, des plantes médicinales, des plantes ornementales, des arbres fruitiers.

On peut également y observer une faune très riche composée  d’oiseaux, de singes et d’amphibiens. Véritable vestige de l’histoire, ce jardin-forêt assure la transmission de l’histoire de ce lieu aux générations futures. Les établissements scolaires de la localité y viennent d’ailleurs souvent en sortie pédagogique pour observer et toucher des plantes vues en classe. Poumon vert de la ville de Porto-Novo, ce jardin est un vrai espace didactique pour tous les enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre de la région.

Par ailleurs, on peut également observer dans ce jardin de conservation de la flore, les œuvres d’un célèbre artistes plasticien Porto-Novo qui a réalisé 13  treize sculptures inspirés des signes de divination du Fâ à base du tronc d’un Colatier géant qui s’est effondré en 2003 à la suite d’une forte pluie.

(image)

L’autre facette du JPN : le parc d’attraction

Le second site du Jardin des Plantes et de la Nature est un espace composé d’un restaurant, d’un parc de jeux et d’un espace pour les animations culturelles le tout dans un écrin de verdure.

Tout est fait de sorte à mettre le visiteur à l’aise avec un restaurant qui sert des mets aussi délicieux les uns que les autres à un coût abordable avec d’excellents jus de fruit bio. Le restau est également un endroit calme pour lire et écrire tout en profitant d’un air  frais et agréable. Parfois on rencontre des singes totalement inoffensifs et qui amusent les touristes par leurs grimaces.

Le parc est aussi très fréquenté par les familles à cause de l’espace aménagé pour les enfants et des activités qui y sont organisés en général les week-ends et durant les vacances, Il n’est pas rare d’y croiser des artistes venus répétés, un groupe en réunion, des joueurs de Scrabble, ou une personne installée à l’écart qui dévore un roman ou juste les yeux rivés sur son ordinateur. Dans ce lieu unique à Porto-Novo, il existe comme un accord de non dérangement, pas de musique forte, pas de grands bruits autres que les rires des enfants qui jouent ou le chant des oiseux.

Le JPN est un lieu touristique incontournable de la ville de Porto-Novo. Vestige de l’histoire du Royaume de XOGBONOU et de la période coloniale, il a connu plusieurs aléas, mais demeure un trésor naturel qui gagne à être connu.

Cet article est une contribution de Mme Carine Alexia HOUNTONDJI

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