Shamir Mg ou l’artiste qui veut amorcer la transition du rap béninois

 Ils sont de plus en plus nombreux ces artistes qui sont obligés de se mouler aux diktats des tendances pour se faire un nom dans le showbiz. Certains arrivent à s’en sortir avec un peu de tact et d’ingéniosité pendant que d’autres échouent et cogitent longtemps sur la recette employée par les hommes (comme notre coup de cœur) qui réussissent à s’imposer par la seule force de leurs identités. Shamir Mg fait partie de ces avant-gardistes qui n’ont pas peur d’évoluer sans masque, quitte à paraitre parfois impudents. On est allé à sa rencontre avec quelques appréhensions, on en est sorti avec de l’espoir et des éclats de rire. Même si on n’a toujours pas compris pourquoi il nous a répondu Kobe Bryant quand on lui a demandé de choisir entre Stephen Curry et Lebron James, voici en substance notre échange avec l’auteur de la mixtape TRANSITION et de Dèdè, le hit du moment.
Monwaih : Même si ça ne devrait plus durer longtemps, il y a des gens qui ne te connaissent pas. Qui es-tu Shamir Mg? Ta situation matrimoniale nous intéresse également.
Shamir Mg : Artiste béninois, je suis né et j’ai grandi au BENIN. Ma situation matrimoniale fait l’objet d’une enquête du KGB.
Considère d’ores et déjà que notre équipe bouclera au plus vite cette fameuse enquête. Il en va de l’épanouissement de notre lectorat féminin. Alors Shamir, pourquoi la musique ? Ça a commencé quand ? Les parents étaient d’accord ?
Dieu m’a fait don de plusieurs talents. J’en ai gaspillé quelques-uns. La musique n’en fera pas partie. Je fais de la musique pour toucher les cœurs et peut être faire une différence dans la vie de quelqu’un. Je n’ai jamais vraiment parlé de ma musique avec mes parents. Mais quand quelqu’un te voit bosser pendant des années et voit qu’on reconnaît ton travail dehors, il te prend au sérieux à un moment. Ça se fait tout seul. Le déclic est venu la première fois qu’une de mes chansons à fait pleurer quelqu’un. Le titre, c’était Mea Culpa.
C’est beau ! Du coup, tu es artiste à plein temps ou tu as d’autres occupations ou aspirations professionnelles ?
Artiste à plein temps. J’ai dû faire des choix pour me donner l’opportunité de finir mon album (sortie prévue pour cette année, ndlr) comme ça se doit. J’ai cependant d’autres aspirations professionnelles, toujours dans la culture et le divertissement. Rendez-vous en 2017.
On piaffe d’impatience. Tout le contraire de ce que tu recommandes dans ton dernier single (Dèdè gui non bi) qui fait déjà le tour des night-clubs du pays. D’ailleurs, tu as sorti ça d’où ?
L’inspiration m’est venue de la façon dont vivent certains jeunes. On a déjà tous été témoins de certaines dérives. C’était important pour moi d’accabler les garçons au même titre que les filles. Personne n’est mieux. LOL.
C’est noble. Sinon, puisque tu sembles aller à l’encontre de tous les stéréotypes, penses-tu pouvoir vivre de ton art au Bénin ? Si oui, quel message pourrais-tu porter à l’endroit de ceux qui pensent que c’est impossible ?
Si je joue bien les cartes que j’ai en main, bien sûr que OUI. Pour ceux qui pensent que non, ils doivent avoir leurs raisons. Les 5 doigts de la main ne sont pas égaux. Chacun connait les moyens qu’il se donne pour réussir. Je changerai les idées reçues
As-tu déjà eu de démêlé avec certains de tes confrères rappeurs du Bénin ?
Oui. Quand j’étais plus jeune et fougueux. J’ai beaucoup mûri ces dernières années. I’m more focused now. Je suis clairement dans une autre dynamique. Mon public aussi. Je n’ai vraiment pas le temps de me laisser distraire.
On est donc intrigué de connaitre ton coup de cœur du moment dans la musicothèque béninoise et ton TOP 5 des rappeurs béninois en prenant bien évidemment le soin de t’omettre
Mon coup de cœur du moment, c’est indéniablement « Amour Nan fouin » d’Alby. Il était sincère dans sa tristesse. Le refrain est d’une efficacité terrible. Mon top 5 se résume en : 1- Bizengor, 2- Pari Alex, 3- Kromibo, 4- MC Désolé et 5- GG Lapino.
Très drôle. On ne va pas renchérir. A part ça, on te voit souvent réagir par rapport à certains faits sociaux du Bénin malgré que tu vives au Canada, quels sont tes rêves pour la société béninoise ?
Bien que je me prononce souvent sur les faits sociaux du Bénin, j’estime qu’il ne faut pas le demander à tous les artistes. Je rêve d’une société Béninoise cultivée et entreprenante, ambitieuse mais également intègre.
Tout artiste a une source d’inspiration. Qu’est ce qui t’inspire le plus Shamir?
Dieu. C’est lui qui m’a donné ce talent. Je ne suis pas fanatique mais je sais qu’il guide ma plume.
En dehors de ton album, quels sont tes futurs projets à long terme, à défaut de l’immédiat ?
Créer un genre musical inspiré de sonorités typiquement Béninoises et l’imposer au reste de l’Afrique.
Voilà qui est très ambitieux. On ne peut que te souhaiter du courage et surtout du succès. Merci d’avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions. Nous attendons vivement l’album.
Merci à vous pour cet échange. L’album vient fort. Dieu m’en est témoin.

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