Répartis entre le Kenya et la Tanzanie, les Maasaï sont certainement l’un des peuples les plus célèbres d’Afrique. La notoriété ne garantissant par forcément une connaissance réelle de leur mode de vie, ils pâtissent souvent des clichés dans lesquels les enferme encore l’imaginaire collectif. Face au modernisme et à l’urbanisation effrénée, les Maasaï essaient tant bien que mal de préserver leur mode de vie. Zoom sur leur histoire!
L’origine des Maasaï
Elle se situerait au nord du Kenya, à la frontière avec le Soudan et l’Ethiopie. On leur prêta longtemps des origines farfelues. A titre d’exemple, certains historiens occidentaux affirmèrent qu’ils seraient les descendants d’une cohorte romaine perdue dans la savane africaine. Cette thèse parmi tant d’autres fortement teintées d’européocentrisme voudrait que tout peuple africain présenté comme « noble et guerrier » soit d’origine occidentale. En définitive, de par leur mode de vie nomade, il est assez difficile de retracer leur histoire car leurs migrations n’ont pas laissé beaucoup de traces d’occupation.
Les diverses migrations
Les Maasaï ont atteint leur territoire actuel depuis environ quatre siècles. Ceci résulte d’une vague migratoire provenant principalement du Haut-Nil et se déplaçant vers la côte orientale. La répartition territoriale actuelle des Maasaï est la résultante de plusieurs phénomènes. En premier lieu, les luttes internes précoloniales. D’autre part, les Maasaï furent victimes des assauts répétés des ethnies venues du Nord à la fin du XIXème siècle, l’enjeu principal étant la possession des terres.
L’avancée coloniale ne fut pas en reste. Elle déposséda les Maasaï des terres les plus fertiles et les repoussa vers des plaines arides où la sécheresse, la peste bovine et la variole décimèrent leurs troupeaux. Ils seront parqués dans des réserves qui seront maintenues jusqu’en 1970 par l’Etat kenyan indépendant.
L’économie chez les Maasaï
Les Maasaï sont exclusivement éleveurs. Le bétail est leur monnaie d’échange. Les vaches constituent leur seule richesse et leur fournissent ce dont ils ont besoin pour vivre : le lait, la viande et le sang des animaux pour l’alimentation, la peau pour fabriquer des besaces et des nattes, les cornes qui servent de récipients et d’outils, la bouse comme combustible, l’urine qui sert de désinfectant.
Avec la proximité des centres urbains, les Maasaï peuvent facilement écouler leur bétail. En cas de sécheresse importante, certains d’entre eux se rendent dans les villes où ils occupent périodiquement des emplois subalternes. Ils peuvent aussi se mettre au service d’autres éleveurs ou de parents plus nantis.
Le mode de vie
Pour les Maasaï, le bétail est source de vie et constitue le lien symbolique entre la terre et le ciel où vivent les esprits. L’animal est l’égal de l’homme. Le prestige d’un individu est relatif à la taille de son troupeau. Les Maasaï sont hermétiques aux métiers de la terre. Le sens communautaire les pousse à la solidarité. Le régime alimentaire des Maasaï est essentiellement constitué de lait. Le sang et la viande des animaux sont aussi consommés mais seulement à des occasions rituelles. Le troupeau intervient aussi dans les rapports sociaux : héritages, mariages, prêts, sacrifices… Le prestige d’un Maasaï est relatif à la taille de son troupeau.
La société Maasaï est patriarcale et polygame. S’il n’y a pas véritablement de hiérarchie, l’organisation sociale est en revanche gérontocratique : les aînés conseillent et prennent les décisions importantes.
L’habitat des Maasaï est constitué de cases de forme ovale, fabriqués à l’aide branchages recouverts de bouse de vache et de boue. Leur langue est proche de celle des Bari du Soudan.
Les Maasaï aujourd’hui
Les années 1950-1960 virent l’avènement du tourisme de masse. L’image des Maasaï fut alors abondamment utilisée voire déformée. Ils sont maintenus dans une image stéréotypée qui est souvent très éloignée de la réalité. « Fiers guerriers vêtus de rouge, chasseurs de lions et buveurs de sang », telle est l’image qui leur est accolée pour attirer touristes et autres amateurs de safari en manque de sensations fortes.
L’indépendance du Kenya et de la Tanzanie a obligé les Maasaï à confier leurs enfants à l’Education Nationale, coupant ainsi ces derniers de leurs racines. Les kenyans aujourd’hui voient les Maasaï comme des individus rustiques aux pratiques tribales venues d’un autre temps. Les politiques menées par les gouvernements kényan et tanzanien tentent de les sédentariser. Le mode de vie des Maasaï est plus que jamais menacé à cause de l’acculturation et de la dépossession de leurs terres à des fins industrielles.
Sources :
- Les Maasaï, Xavier Van Der Stappen, Editions La Renaissance du Livre.
- Maasaï (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/ Maasaï )
- Survival Maasai (https://www.survivalinternational.fr/peuples/maasai)
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