Culture

Les prénoms “indigènes” en Afrique Noire

Ayomidé, Wouraola, Fifame, Cossi…, on n’en connait plus beaucoup. Entre ceux qui préfèrent leurs prénoms d’origine occidentale et ceux qui n’en portent carrément pas, les prénoms africains communément appelés “indigènes” se font de plus en plus rares depuis la période coloniale.

Nom personnel accompagnant habituellement le patronyme ou le nom de famille, le prénom est généralement utilisé pour désigner une personne de façon unique. Les prénoms, leur prononciation ou encore leur signification peuvent varier en fonction des cultures et des histoires. Les pays africains qui sont passés par l’étape de la colonisation ont hérité en grande partie de la culture du colon et de ce fait, se retrouvent à donner des prénoms “occidentaux” à leurs enfants. La mentalité post coloniale de l’Africain a placé tout ce qui est d’origine occidentale au dessus du local. Mais pour nous Africains, que revert l’utilisation de ces prénoms dits indigènes?

Il est important de rappeler la place primordiale qu’occupaient les prénoms indigènes dans la culture africaine. Ils sont une identification unique qui reflète l’origine et l’appartenance culturelle du porteur. Ainsi un « Comlanvi » fait référence au Togo, aux régions Mina alors qu’une « Iyabo » est du Nigéria ou d’autres régions Yoruba. Le prénom indigène permet d’affirmer son identité culturelle. Ces prénoms ont tous une signification particulière et sont très souvent donnés aux enfants pour ce que ces derniers représentent pour leurs parents ou pour une mission dont le nouveau né est investi. Nous avons à titre d’exemples :

Fifame : Dans la paix

Bignon : Tout est bien/bon

Mahugnon : Dieu est bon

Titilayo : Joie Infinie

Mondukpe : Je rends grâce à Dieu

Ayomidé : Ma joie est arrivée

Faconam : Apaise mon cœur, etc.

Au Bénin, le prénom indigène peut se référer au jour de naissance de l’enfant (djimon : celui qui est né un vendredi), les circonstances de sa naissance (alihossi : celle qui est née sur la route), ou encore le nom du vodoun qui a accordé la naissance du nouveau né (ogoukorédé : le dieu ogou a apporté ce qui est bon / favi : enfant du Fâ).

Culturellement, il est dit que le prénom d’un enfant est lié à sa destinée. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs familles consultent le Fâ avant de donner un prénom indigène à leur enfant. L’importance culturelle de nos prénoms n’est plus à démontrer. Ils sont un moyen d’appropriation de nos cultures et reflètent très souvent notre identité.

 

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