Le vodoun et la protection de la nature

Dans la pensée vodoun, il n’y a pas de séparation entre le sacré et le profane.

Selon l’écrivain Jacques Henri PREVOST « le magique et le divin sont indifférenciés et conditionnent la vie quotidienne, la routine et l’exceptionnel, le mal et le bien, l’objet inerte et le vivant. Chaque chose est habitée par son vodoun, mais plusieurs entités analogues peuvent se partager le même. Ainsi Mamy Wata (mamy water, la mère de l’eau) est tout aussi présente dans l’océan, dans une rivière ou dans une bouteille d’eau minérale. On peut donc facilement l’honorer à domicile. Mais chaque rivière ou chaque ruisseau peut également posséder son propre vodoun, associé à un lieu consacré. Chaque forêt aura son vodoun et chaque arbre isolé pourra devenir sacré. Certains objets, vases, colliers, paquets, poupées, ficelles, pourront acquérir une fonction spécifique dans un groupe, une famille, ou devenir un gri-gri protecteur pour un individu particulier. De simples pierres à l’entrée des demeures deviendront éventuellement vodoun, car investies par l’esprit d’un ancêtre. »

Autrement dit, la religion vodoun accorde une importance particulière à tout être vivant, faune et flore. De cela a découlé la protection de la plupart des forêts et de certains cours d’eau au fil des siècles. Cette religion a conféré un caractère sacré à bon nombre de forêts qui abritent des autels de dieux vodoun et des animaux vénérés. De plus les forêts sacrées, partiellement ouvertes au public, sont encore aujourd’hui des lieux d’apprentissage et de rituels sacrés pour les adeptes. La forêt sacrée de Kpassè à Ouidah est l’une des plus visitées par les touristes au Bénin.

(C) Willdoherty

La tradition vodoun manifeste un grand niveau de connaissance de la botanique et de la zoologie. Elle enseigne aussi bien la maîtrise du règne animal que celui végétal. Mais le vodoun ne se limite pas à la connaissance de la biodiversité, il touche aussi la protection et le respect de toutes les espèces à travers l’omniprésence des totems, le culte des bois sacrés, et la sacralisation de certains animaux… Il enseigne le respect de la nature et constitue donc un moyen efficace de réglementer l’action de l’Homme sur l’environnement. Le vodoun a donc toujours été et demeure un acteur incontournable de la protection de l’environnement.

De tout ce qui précède, dans ce spécial dossier sur le vodoun, nous pouvons affirmer que le Bénin est culturellement disposé à un tourisme durable, qui respectera et mettra durablement en valeur les ressources patrimoniales.

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